TechEthic-E2-FA - 19_04_2021 17.26.mp3
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Fanny:
Bonjour à tous! Pour ce deuxième épisode, nous vous proposons de traiter le sujet de l'accessibilité mobile sur la face A. Je reçois Manuel Pereira, non-voyant et expert en accessibilité. Il nous partage son expérience au quotidien avec son smartphone. Je vous souhaite à tous une bonne écoute.
Bonjour Manuel. Comment tu vas ?
Manuel:
Bonjour Fanny ! Ca va bien, merci.
Fanny:
Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour parler d'accessibilité mobile, un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Est ce que tu pourrais te présenter?
Manuel:
Oui, donc, je suis Manuel Pereira et je suis responsable aujourd'hui du pôle accessibilité à l'Association Valentin Haüy, donc le pôle accessibilité, c'est à la fois l'accessibilité numérique et l'accessibilité physique et culturelle. Et côté accessibilité numérique, ce qui vous intéresse aujourd'hui? On travaille à la fois sur tout ce qui concerne l'évaluation d'aide technique pour les personnes déficientes visuelles et donc la publication de ces évaluations sur notre site Internet et également sur tout ce qui est l'accessibilité des applications mobiles et des sites Web. Voilà donc. L'idée, c'est de faire de la veille autour de tout ça et aussi d'essayer d'agir pour que les acteurs du secteur fassent mieux en terme d'accessibilité.
Fanny:
Ça marche donc, toi, au quotidien ton Travail. C'est quoi? C'est auditer les apps et accompagner les gens, former les gens? Qu'est ce que tu fais?
Manuel:
C'est tout ça, c'est à dire? Effectivement, c'est travailler sur les applications, définir si elles sont accessibles ou pas. Remonter les difficultés qu'on peut avoir en termes d'accessibilité directement aux équipes des applications. Ça peut être soit des décideurs, soit des équipes développement. Et puis, effectivement, sensibiliser les équipes, qu'elles soient, ça peut être des UX, ça peut être des développeurs, des intégrateurs, des contributeurs, à la nécessité de faire en sorte que ce qui est publié soit accessible à tous.
Fanny:
Ca marche. Justement, on parle aujourd'hui d'accessibilité mobile. On a vu dans la face B du premier épisode sur l'accessibilité web avec Aneéla, qui nous disait que l'accessibilité dans le Web n'avait pas été prise en compte dès le départ était apparue un petit peu après. Et justement, est ce que toi, tu peux nous dire quand est ce qu'on a commencé à penser accessibilité d'un point de vue mobile?
Manuel:
Alors effectivement, l'accessibilité, c'est un peu comme sur les ordinateurs. Elle a été souvent prise en compte tardivement parce que beaucoup de gens ont du mal à s'imaginer que quand on voit pas, on peut utiliser un téléphone comme tout le monde et surtout un téléphone tactile. Et donc, du coup, les développeurs d'applications n'ont pas souvent eu dans leur cursus de formation la variable accessibilité et du coup, souvent, c'est la dernière roue du carrosse. Et quand c'est le cas, malheureusement, parfois, c'est un peu difficile de récupérer ce qui a pu être fait auparavant et on essaye de faire des rustines pour essayer d'améliorer les choses. J'ai envie de dire que le plus simple, c'est quand on prend tout ça en considération au moment de la conception des applications, que là, on peut arriver à des résultats très intéressants.
Fanny:
Ça marche. En fait, ça rejoint exactement le constat de Angela dans la face B du précédent épisode. C'est ça, c'est que c'est pas enseigné, donc on n'a pas cette notion d'accessibilité. Et si, mais on se pose la question, ça devient, mais ça arrive souvent comme la dernière roue du carrosse. C'est exactement le même constat que Angela faisait sur le web. Et pour être un peu plus précis, tu vois alors quand est ce que j'ai mon premier smartphone? Le smartphone, ça arrive en quelle année?
Manuel:
Ça me rajeunit pas.
Fanny:
2000, non?
Manuel:
Ah non c'est après
Fanny:
Ah non je suis bête, 2006, 2007 ?.
Manuel:
Oui dans ses eaux là !
Fanny:
Toi t'as commencé à pouvoir utiliser un smartphone et en retirer de la valeur à partir de quand ?
Manuel:
Déjà, l'accessibilité des téléphones mobiles pour les personnes en situation de handicap est elle arrivée progressivement. On a commencé par bidouiller au départ et donner des raccourcis clavier sur les téléphones à touches. À la base, les Nokia, voilà, sur toutes ces marques là. Et puis après, on a mis en place des systèmes de vocalisation sur les téléphones à touches toujours, mais plutôt sur des univers du type Symbian, puisque c'était l'univers qui a été développé par Nokia à l'époque. Et là on avait des téléphones qui étaient vocalisés et qui permettaient d'aller un peu plus loin, c'est à dire d'utiliser l'ensemble des fonctionnalités, mais pas complètement. Par exemple, la gestion de l'internet à l'époque était assez problématique et donc on devait se contenter de ce que faisait le téléphone en tant que tel. Et puis, en 200 2008 est arrivée. l'iPhone 3GS d'Apple. Et dans cet iPhone, il y avait un truc qui était génial. C'était un lecteur d'écran pour les personnes aveugles qui étaient embarquées nativement dans le système iOS et qui permettait de gérer le tactile, ce qui était inimaginable auparavant. Et comment? Grâce à une gestuelle qui a été imaginée par les gens de chez Apple et qui a permis de pouvoir gérer un téléphone portable comme le gère une personne voyante, avec une gestuelle complètement adaptée et une gestuelle qui a un peu évolué, pas mal évolué en fait sur la durée. Tout comme iOS a évolué. Les fonctionnalité iOS ont évoluées, la qualité de la voix a été améliorée, etc. Et du coup, ça nous a ouvert une porte gigantesque parce que du coup, ça nous permettait d'utiliser les mêmes applications que tout le monde.
Et grâce à cette gestuelle adaptée, à ce lecteur d'écran qui avait été mis gratuitement dans le smartphone, de pouvoir avoir les mêmes, les mêmes centres d'intérêts, les mêmes envies que les autres. Avec des freins, forcément. Pour nous, c'était à l'époque et ça reste encore aujourd'hui l'accessibilité des applications. Donc c'était un peu la loterie. C'est à dire que tu téléchargeais des applis, tu regardais si effectivement tu pouvais les utiliser ou pas. Donc tu allais sur l'App Store, tu les téléchargeaient et puis après, tu installais une app et tu regardais comment elle se confrontait avec avec le lecteur d'écran et soit effectivement, c'était bien développé etbien accessible. Et voilà tu était content, soit c'était un peu plus compliqué, mais tu arrivais quand même à te débrouiller et avoir l'essentiel de ce que tu voulais et tu veux gardais l'appli, soit c'était pas bon. Et là, tu jetais l'appli à la poubelle. Et ce que je raconte là pour Apple, bien sûr, ça s'est décliné après avec Android, sachant que aujourd'hui, le résultat est quand même que Apple a vraiment une avance assez importante quand même en terme de lecteur d'écran par rapport à Android. Et aujourd'hui, la plupart des personnes aveugles en tout cas, qui sont sur téléphone tactile, sur smartphone, vont vers Apple parce que le logiciel est encore beaucoup plus réactif que les systèmes Android etTalkBack. Donc sur Apple, c'est VoiceOver et sur Android tu as Talkback.
Fanny:
C'est ça Qui évolue encore. Et il semble que j'ai appris dernièrement que le geste pour passer de titre en titre vient à peine d'arriver.... Alors que je pense que sur Apple c'est un usage que tu as depuis un moment. Et sur le Web c'est un geste avec un usage assez fort également.
Manuel:
Du coup, c'est vrai que Google fait des choses, ils avancent. Pas encore assez vite, mais je pense que y'a pas de raison de croire que dans quelques années, on arrivera à des systèmes qui vont être assez proches les uns des autres. Et ce qui est super, c'est que du coup, le consommateur aura le choix.
Fanny:
Notamment d'un point de vue budget !
Manuel:
C'est ça, c'est que ça reste quand même très cher et du coup, ça permet certainement plus de choix aux gens.
Fanny:
Oui. Et est ce que tu pourrais nous expliquer facilement comme quels sont les gestes que tu fais sur ton téléphone? Comment tu navigue?
Manuel:
En fait, le téléphone pour naviguer dessus, il y a plus d'un digest différence des gestes à un doigt de doigts, trois doigts, quatre doigts. En fait, le principe de base il est très simple. C'est à dire que pour aller, dit d'icône en icône, tu fais un balayage bref, comme si tu grattais un peu l'écran, mais tout bref, de droite vers la gauche ou de la gauche vers la droite pour aller d'icônes en icône. Donc, tu, tu fais un petit balayage sur ton écran, tu lève ton doigt, tu saute d'une icône à l'autre. Et quand tu as trouvé l'icône qui te convient, la bonne application, tu tapes deux fois avec un doigt sur l'écran et du coup, ça ouvre ton application. Pareil, par exemple, si tu veux tourner les pages du téléphone, parce que si tu as 4 ou 5 pages d'applications et que tu veux passer de la page 2 à la page 3 ou à la page 4, tu vas faire comme si tu tournais une page avec trois doigts sur ton écran. Tu vas poser trois doigts sur ton écran et tu vas aller faire un glisser de la droite vers la gauche, puis revenir en arrière de page ou de gauche vers la droite si tu veux avancer dans tes pages,
Fanny:
Ca te permet de sauter d'applications en applications ?
Manuel:
D'aller de page en page surtout. Pour sauter d'applications en application. Tu prends un doigt, tu balayes de la gauche vers la droite ou de la droite vers la gauche. Et pour valider ton application, tu doubles tape avec un seul doigt sur l'écran. Une fois que tu trouvé l'icône, tu double tape sur l'écran n'importe où. Et ton application, elle s'ouvre. Et pareil, quand tu dois saisir une information tu as un clavier virtuel qui s'ouvre, un clavier azerty. Et quand tu vois pas, la solution, c'est que d'abord, il faut bien entendu parfaitement connaitre son clavier azerty. Ça fait partie de la règle, on va dire. Et puis après, pour chercher les lettres qui vont bien, tu vas faire glisser ton doigt sur ton écran, sur le clavier et une fois que tu as trouvé la lettre qui te convient, tu lèves ton doigt. Et la lettre est automatiquement validée. Alors ça, c'est pour les gens les plus aguerris parce que tu peux, si tu n'es pas très à l'aise avec ton clavier : Poser ton doigt sur le clavier sur l'écran. Le faire glisser sur ton clavier. Quand tu as trouvé la lettre, tu lèves ton doigt et tu confirmes la lettre en double tapant avec un doigt sur l'écran. Il y a toute une gestuelle qui a été imaginée, qui est très astucieuse et notamment une gestuelle un peu plus complexe qu'on appelle rotor. C'est un doigt qui tourne autour de l'autre. Tu poses ton pouce et tu fais tourner ton index autour de ton pouce.
Fanny:
Comme pour faire un cercle avec un compas.
Manuel:
Et du coup là tu as des options comme le débit vocal, comme la possibilité de lire caractère par caractère, mot par mot, la possibilité de changer de langue, tout ça, c'est intégré dans ce fameux rotor.
Fanny:
Qu'est ce que tu utilises le plus toi justement comme option dans le rotor ?
Manuel:
J'utilise pas mal le débit vocal parce que je peux accélérer ou diminuer le débit vocal. J'utilise pas mal la lecture de caractères en caractères aussi. Parfois, quand tu reçois un message, par exemple un texto avec un code que tu dois saisir sur le web. Donc, du coup tu te mets en lecture, caractère par caractère. Tu fais défiler tes caractères pour les ressaisir sur ton clavier d'ordinateur.
Fanny:
Ah mais je me demandais justement cette fonction du rotor dans quel cas elle était utilisée !
Ah non elle est super utilisée. C'est une fonction fondamentale dans la gestuelle que tu fais tous les jours. Tu es sûr que tu vas l'utiliser tous les jours. Ce qui est astucieux si tu veux chez Apple ou chez Apple, mais remettez ça en contexte. Chez Google, c'est pareil.
Fanny:
Oui chez Google on a presque le même fonctionnement.
Manuel:
En fait, tu va avoir les mêmes choses parce que, par exemple, ce qui a été imaginé par Apple, Siri, la commande vocale, Donc pour l'utiliser tu appuies sur le bouton latéral de ton téléphone et tu dis "ouvre l'application" ou "envoie un message à un tel" ou "joue tel ou tel morceau de musique". Eh ben, tu l'as dans Google. C'est pareil. Donc ça pour les gens qui ne sont pas à l'aise, par exemple avec la manipulation du clavier virtuel à l'écran, beaucoup de gens vont utiliser la commande vocale, que ce soit Google ou Siri, pour dicter leur message, pour écouter tel ou tel radio, tel ou tel morceau de musique, etc. Et du coup, c'est une bonne alternative aux gens qui ont plus de difficultés avec le clavier complet.
Fanny:
Oui, c'est surtout clavier qui doit être quand même un peu plus problématique puisque la gestuelle est finalement peut être quand on est moins technophile que moin on s'y fait moins facilement, mais je me suis assez facilement, habituée à ces différents gestes. Je les utilises pas tous. Il y en a que tu viens de m'apprendre comme avec les 3 doigts etc. Mais le clavier, j'avoue que moi, par contre, quand je teste mes applis et qu'il faut utiliser un clavier, je repasse en mode "voyant" parce que ça me parait compliqué...
Manuel:
C'est plus difficie. Quand on fait de la formation, moi, j'ai eu l'occasion de former des personnes déficientes visuelles à l'utilisation de smartphones, et oui c'est un passage qui est pas simple. Souvent l'apprentissage du clavier et donc de la gestion du clavier virtuel. Après, c'est vrai qu'on va moins vite que vous, personnes voyantes, mais on peut coupler cette vitesse. Par exemple, il est possible aujourd'hui de connecter en Bluetooth un afficheur braille avec le clavier braille. Du coup, de saisir en clavier braille directement des messages, par exemple. Et là on est aussi rapide que quelqu'un qui voit.
Fanny:
Est ce que toi, c'est quelque chose que tu fais justement brancher un clavier braille, de temps en temps, quand tu en as besoin ?
Manuel:
Je le fais souvent, très souvent. Et je le fais, ill y a une occasion où je fais vraiment ça, c'est lorsque j'assiste à des conférences et que je fais du live tweet sur mon compte Twitter. Et du coup, pour faire du live tweet, c'est génial puisque du coup, tu vas vite et tu peux très vite restituer ce que dit ton interlocuteur via des messages Twitter. Donc oui j'utilise assez souvent.
Fanny:
Tu va moins t'en servir forcément quand tu es dans une situation de mobilité. J'imagine quand tu es dans la rue, dans le métro ou ailleurs ?
Manuel:
Si si , parce que du coup ça me permet d'être discret. Quand tu connectes ta plage braille à ton téléphone, l'intérêt, c'est que tu te passes de la voix et de l'iPhone, t'as plus besoin de l'avoir puisque toutes les informations te sont restituées en braille sous les doigts. Donc, du coup, tu peux saisir tes messages sans avoir besoin d'écouter quoi que ce soit au niveau de la voix de VoiceOver. Donc, en terme de discrétion, c'est quand même pas mal d'accord.
Fanny:
D'accord. Du coup quand tu utilises VoiceOver, tu mets une petite oreillette ou tu le mets en haut parleur ?
Manuel:
Je l'utilise en haut parleur, mais quand je suis dans un milieu où il y a du monde je baisse le son forcément. Et si j'en ai besoin de façon continue je vais le connecter à la plage braille et je vais gérer tout en braille.
Fanny:
Ça marche. J'aimerais bien qu'on passe du coup à essayer de comprendre ton quotidien, toi, ton usage de ton smartphone. Tu m'avais parlé de quelques applis qui te viennent en aide et auxquelles on n'aurait pas pensé.
Manuel:
Oui, déjà, j'utilise comme toi, comme tout le monde, le mail. Je pense que tout le monde utilise son iPhone aujourd'hui pour lire ses mails ou quel que soit l'endroit où on se trouve. Donc forcément, j'utilise ça. Forcément, j'utilise l'agenda comme vous quand j'ai besoin de savoir si je vais à un rendez vous. Alors j'ai deux solutions. Soit j'ai la flemme et je demande à Siri de me dire si j'ai des rendez vous aujourd'hui. Et du coup, il va me dire vous avez X rendez vous à telle heure, telle heure, et il te donne tous les rendez vous. Soit je le regarde en braille, mais j'avoue que souvent j'ai la flemme et je lui demande de me donner mes rendez-vous... Après j'ai des applications que j'utilise, on va dire de façon un peu plus ponctuelle, enfin surtout qui me sont beaucoup plus utiles. J'utilise pas mal des solutions de guidage quand je vais dans des endroits que je ne maîtrise pas forcément. J'utilise le guidage GPS et donc j'utilise une application qui s'appelle Lazarillo, qui est une application qui a été conçue pour les personnes déficientes visuelles et qui permet de définir un trajet d'un point A à un point B.
Et une fois qu'on a défini le trajet, de choisir, le GPS qu'on veut utiliser, c'est à dire que soit je veux utiliser Lazarillo, soit il va me proposer d'utiliser Google Maps ou Plan d'Apple pour me faire guider. Ca c'est des choses que j'utilise, moi, régulièrement. Ça me permet d'avoir un confort en termes de guidage. Souvent, j'utilise ces applications là. Alors moi quand je me déplace j'ai besoin d'avoir mes oreilles et d'entendre ce qui se passe autour de moi. Et donc, du coup, j'ai acheté mes lunettes Bose Frames qui, en fait, sont des lunettes qui sont connectées au téléphone en Bluetooth, mais qui ont des hauts parleurs qui sont dans les branche des lunettes. C'es pas des lunettes qui sont stigmatisantes. Des lunettes, un peu comme des lunettes de soleil, quoi, en fait. Sauf que dans les branches, il y a des haut parleurs et du coup, je peux bénéficier du guidage GPS tout en ayant mes oreilles libres et je peux faire attention à ce qui se passe autour.
Fanny:
Donc tu entend légèrement du coup par la branche lunette. Mais tes oreilles sont libres, donc tu entends les bruits ambiants etc.
Manuel:
Et ça, c'est top. Franchement.
Fanny:
Ca s'appelle comment ?
Manuel:
C'est Bose Frame. Tu peux regarder sur Internet, tu peux regarder, tu verras elles sont pas moches. Il y a différentes formes. Moi j'ai les anciennes générations. Parce qu'en fait, l'ancienne génération de ces lunettes, elles ont 2 trucs qui sont top. Elles ont des gyroscopes intégrés. Ça, c'est vachement bien et elles ont la spatialisation du son intégré. Et pourquoi je te dis ça? Parce qu'en fait, il y a des applications qui utilisent la spatialisation du son pour que tu puisses te représenter d'un point de vue spatial, où se trouvent les différents points d'intérêt que tu peux avoir autour de toi.
Fanny:
Par exemple, si, si, les lunettes entend un métro sur la droite, ça va te donner ce genre d'information ?
Manuel:
En fait, ça fonctionne avec OpenStreetMap. Et en fait, quand je vais me balader dans la rue, imagine que je suis sur un trottoir et que devant moi, à droite, il y a un marchand de journaux. Bah, je vais entendre "devant moi à droite il y a un marchand de journaux...", grâce à ces lunettes.
Fanny:
Ah oui d'accord ! En fait Il est capable de savoir que c'est devant toi et il va tenir l'information qu'il a via OpenStreetMap.
Manuel:
Voilà et il va la Spatialiser. C'est vachement bien, c'est super. Et donc qu'il y a une appli qui fait ça aujourd'hui, qui est gratuite, qui a été développé par Microsoft, qui s'appelle Soundscape. Et du coup, tu peux comme ça en te baladant dans la rue, avoir des informations sur tout ton environnement, mais d'un point de vue spatial, ce qui est un génial. Et du coup, moi, j'utilise ça de temps en temps. L'autre soir, j'étais dans un taxi, puis je voulais me rendre compte de par où le gars il passait et de ce qu'il y avait autour de moi. Si il y avait des écoles, des trucs comme ça. Et en fait, au fur et à mesure que la voiture avançait, eh bien j'avais les informations sur tout mon environnement autour de moi. Donc ce qu'il y avait derrière moi, à droite, à gauche, devant moi, les écoles, les rues, éventuellement, les commerces, etc. C'est ça, c'est quand même. Moi, je trouve génial.
Fanny:
Ça permet de découvrir également l'environnement et de prendre des repères.
Manuel:
Franchement, je trouve ça. Je trouve ça génial.
Fanny:
Ouai ! Je sais pas si tu sais si, du coup, si ces technologies, elles ont été conçues au départ dans l'idée d'apporter une solution à une problématique d'accessibilité ou où si ça n'avait rien à voir ? Par exemple ils ont voulu innover, faire ce genre de choses et par ricochet, en fait, des gens se sont dit "tiens, en fait ça répond à un besoin, un besoin d'aide pour les personnes non-voyantes". Tu vois ce que je dire?
Manuel:
Alors oui, il y a deux choses Soundscape a été développé pour les non-voyants. Ca a été développé par un ingénieur aveugle de chez Microsoft. Cela a été fait pour les non-voyants. Par contre, Bose, le système de spatialisation qu'ils ont mis en place, ils ne l'ont pas fait pour nous. C'est juste parce qu'ils ont expérimenté ça et à tel point que, malheureusement, ils ont décidé d'arrêter et de laisser tomber. Ce qui, pour nous, est vraiment dommage. Et dans le domaine de chez les déficients visuels, on a vraiment hâte que d'autres marques prennent le flambeau et reprennent ce système de spatialisation qui nous apporte beaucoup et qui était très prometteur, en fait. Oui, et c'est pour ça que j'ai envie de dire que les gens qui ont envie de profiter de ce système là bas, dépêchez vous d'acheter les anciennes générations des lunettes Bose parce que sur les nouvelles ça n'y est plus. Il faut acheter les anciennes. Et elles sont moins chères. En plus, maintenant. Et du coup, parce que c'est vraiment un plus que je trouve absolument génial. Imagine ça dans un jeu, par exemple.
Fanny:
Oui, je pensais que justement, quand tu me disais Bose l'a pas fait comme ça. Je me suis dis peut-être qu'ils ont fait ça pour les jeux vidéos.
Manuel:
Mais pas forcément parce qu'ils faisaient de la pub l'année dernière surtout pour que les gens puissent se balader sur les plages et écouter de la musique comme ça avec des lunettes. Donc voilà. C'est ça qui était bien dans le système, c'est qu'on peut imaginer plein d'applications. Par exemple si tu joues : pour te déplacer dans une pièce, d'un jeu, etc. C'est vraiment un système très intéressant. Et si tu fais un peu de futurisme et que tu imagines des lunettes comme ça dans lesquelles tu mets des caméras, des toutes petites caméras, on pourrait arriver à faire des choses très, très, très intéressantes en matière de guidage et pour les personnes déficientes visuelles.
Fanny:
C'est super intéressant. Et donc, du coup, tu nous parlé un peu des apps que tu utilisais. Est ce qu'il y en a d'autres que tu utilises ponctuellement?
Manuel:
J'utilise, j'utilise des applications de circonstance Zoom, par exemple ça m'arrive de l'utiliser sur mon iPhone. Teams J'utilise des applications de visio... J'utilise des applications de loisirs. J'utilise si j'ai besoin de commander un VTC, je vais utiliser une application de VTC qui soit accessible et malheureusement, bon Uber a fait des efforts quand même, faut le dire. Par contre, ça reste quand même pas simple. Par exemple, ou Freenow, avant c'était "Chauffeur privé". C'est quand même pas simple du tout. Tout ça, c'est valable pour mes déplacements. Le système de commande Uber Eat, on arrive quand même à bien se débrouiller. Ça marche, ça fonctionne plutôt pas mal. Puis, j'utilise des applications un peu plus particulières. Par exemple, j'utilise l'application Doctolib. Pour prendre rendez vous chez mon médecin. L'accessibilité a été assez catastrophique pendant très longtemps. Elle s'est améliorée vraiment puisque j'ai travaillé avec eux sur le sujet et l'équipe de développement. Maintenant, je crois pouvoir dire qu'elle est très sensible et sensibilisée en tout cas à ce sujet là, et que les choses évoluent vraiment dans le bon sens. Ils ont même fait la démarche de mettre dans leur chaîne d'intégration continue l'accessibilité maintenant, dans les process et tout. Du coup, dans les process de développement, quand ils sortent quelque chose normalement l'accessibilité ne devrait pas être cassée. En tout cas ce qui a pu être fait. Il reste encore des choses à faire, mais en tout cas, ils ont cette préoccupation là et on voit quand même des avancées. Ça ne va jamais assez vite. C'est vrai, quand on ne voit pas on trouve toujours que c'est un peu lent. Mais après, quand on connait aussi les impératifs de grosses machines comme Doctolib et tout, il faut aussi prendre un peu son mal en patience. Mais aujourd'hui, on arrive quand même à gérer.
Fanny:
En tout cas, c'est bien qu'ils aient pris en compte parce que je trouve que c'est un peu incontournable maintenant Doctolib. Ca fait peur mais ...
Manuel:
Ouais c'est incontournable. Ouais, il y a quelques petits concurrents qui sont là, mais qui ont du mal à s'imposer. Moi, j'ai géré tout ce qui était, par exemple, à la vaccination anti-covid.
Donc voilà. Après tu as des applications de musique !
Fanny:
Tu utilises quoi toi ?
Manuel:
J'en ai essayé plusieurs. Aujourd'hui, j'utilise Deezer. Pourquoi? Parce que la qualité sonore. Moi, j'ai pris l'abonnement premium. Parce que je voulais la qualité CD en son. Par contre, il y a encore des problèmes d'accessibilité qu'il faudrait régler. Il y a des choses que moi j'arrive pas à faire encore. J'avoue que je n'ai pas encore eu le temps de prendre contact avec eux. Il faudrait du temps, il faudrait que je m'en occupe. Mais par exemple, il y a un truc que j'aime bien gérer, c'est le système du AirPlay pour pouvoir balancer le son sur une autre source, en fait. Et là, sur Deezer, c'est un truc que je n'arrive pas à faire.
Fanny:
Donc qui ne t'es pas accessible. La fonctionnalité existe, c'est ça?
Manuel:
Elle y est oui !
Fanny:
Mais toi, tu peux pas envoyer le son sur un autre appareil comme sur un Google Assistant ou autre ?
Manuel:
C'est ça. J'ai cherché et je n'ai pas réussi à le faire.
Fanny:
Si les développeurs de Deezer nous entendent ...
Manuel:
Ca serait bien qu'ils essayent de travailler là dessus. Parce que franchement niveau son c'est bien j'en suis très content. Mais y'a des fonctionnalités qu'il faudrait améliorer. Et puis, un peu l'ergonomie de l'application, qui n'est pas toujours la plus simple dans mon cas.
Fanny:
Est ce que justement, tu parles d'ergonomie? J'imagine que la définition d'ergonomie, d'un point de vue accessibilité, n'est pas la même que quand on voit l'application entre guillemets. C'est quoi pour toi une expérience utilisateur dans une application qui est réussie?
Manuel:
Déjà il faut qu'il y ait quand même de l'intuitivité. Donc quand on voit pas, c'est vrai que les fioritures, nous, c'est pas des choses qui nous intéressent au plus haut point. On aime bien que les choses soient rapides et que ça soit simple à matérialiser et à se représenter. Je parle quand t'as des onglets qui sont en bas de ton écran, toujours au même endroit. Quand t'as un bouton rechercher qui est souvent positionné au même endroit et quand tu as ensuite dans les options des onglets un suivi des icônes qui se fait de façon logique avec des champs de formulaires qui sont convenablement légendées, avec des alternatives textuelles claires sur des boutons. Après, on revient toujours sur les règles d'accessibilité, mais malheureusement, c'est ça. A partir du moment où ça s'est pris en compte pour nous, tout va bien. Mais faut que ça soit intuitif.
Fanny:
D'accord. Donc toi, par exemple, quand tu vas arriver sur une application avec un champ "rechercher en haut" et puis un menu en bas avec différents onglet. Tu vas prendre l'habitude qu'il y a un menu en bas et tu vas aller directement sur le menu? Dans tous les cas, est ce que la synthèse va toujours se faire d'en haut ? Comment tu vas naviguer ?
Manuel:
En fait ce qui se passe, c'est que de toute façon, tu as toujours dans une application pour la personne qui voit pas une phase de découverte. Ou tu vas balayer ton écran pour découvrir comment ton écran se présente. Où sont positionnées les différentes icônes, les différents onglets, les champs de formulaires, les boutons, etc. Une fois que tu as fait ce travail là, tu tentes ton application. Forcément, quand tu vas dans une application, tu vas aller tout de suite te positionner à l'endroit qui va bien pour aller chercher les options. Mais il y a une phase d'apprentissage de l'interface qui est obligatoire.
Fanny:
Est ce que si on prend encore une application type, par exemple de musique où en haut tu aurais un champs "rechercher", au milieu, t'aurais plein d'informations, puis en bas, un menu qui permettrait de passer à différents onglets. Est ce que si on organise ces 3 parties dans des conteneurs, du coup en ayant pris l'habitude de l'application tu vas naviguer plus rapidement sur le menu du bas avec le Rotor, par exemple. Tu vas utiliser le rotor qui te permet de passer de conteneur en conteneur pour arriver plus rapidement sur les menus du bas.
Manuel:
Bien sûr. C'est la de structure. C'est la même structure que quand tu es sur un ordinateur en fait. Plus tu vas hiérarchiser l'information, mieux s'est.
Plus tu vas la hiérarchiser, plus tu vas mettre de hiérarchie avec des titres de niveaux, avec des entêtes avec voilà... Plus tu rendra service aux personnes déficientes visuelles, par exemple.
Fanny:
Ca marche. Donc la, dans mon cas d'exemple, je pense que l'usage aura été d'utiliser un container de coups pour te permettre de passer d'une zone à une autre facilement. Mais il y a certainement d'autres usages, par exemple, une page de configuration, page de profil où, comme tu le dis, on va hiérarchiser les informations avec des "headings", c'est à dire des titres. Et toi, qui va passer facilement d'une section à une autre ?
Manuel:
Ouais, ouais. Parce qu'en fait, le logiciel, il embarque tout un tas de fonctionnalités qui te permettent de naviguer de titre en titre, d'entête en entête, de liens en liens, de champs de formulaires en champ de formulaire. T'as tout un éventail d'options qui te permettent de gagner du temps.
Fanny:
Ca va te faire gagner beaucoup de temps et j'imagine de fatigue mentale. Oui, parce que si tu dois passer sur tous les éléments, et puis tu t'es trompé, tu reviens en arrière etc...
Manuel:
Oui. C'est très compliqué, c'est très compliqué. Aujourd'hui, la plupart des gens se découragent. C'est comme ça parce qu'il faut être observateur et tout le monde n'a pas le temps. Tout le monde n'a pas la volonté de pousser à l'extrême pour aller chercher les fonctionnalités. C'est vrai que si on a une accessibilité native qui est correcte, du coup, ça fait gagner du temps à tout le monde.
Fanny:
Ça marche. On parlait justement de bonnes pratiques et que c'est finalement des bonnes pratiques qui sont aussi recommandés pour le Web. Et toi, est ce que tu utilises plus ton smartphone ou plus un ordinateur? Quel usage différent tu en fais s'il y en a ?
Manuel:
J'utilise les deux. Moi, j'utilise beaucoup les deux. Après l'intérêt du smartphone c'est forcément c'est un outil nomade, c'est un objet nomade, donc tu peux l'utiliser partout. Toi, moi. Par exemple, je l'utilise pour commander tout ce qui est climatisations chez moi. J'ai installé une application de clim qui est compatible avec ma clim. Et du coup, quand il fait chaud, ça me permet depuis mon bureau de voir les températures que j'ai dans les pièces et de mettre en route la température, la climatisation avec la température que je veux avoir pour chaque pièce. Et ça, je le fais parce que effectivement, l'appli est relativement accessible et que je voulais absolument pouvoir gérer ça comme n'importe qui, en toute autonomie.
Fanny:
OK. Et tu parlais tout à l'heure d'assistants vocaux. C'est quelque chose, du coup, tu utilises beaucoup, toi, Siri ou Google assistant ?
Manuel:
Pour tout te dire, j'ai 3 Google comme chez moi
Fanny:
Oui donc nous ne prononcerons pas le mot à ne pas dire pour ne pas l'enclancher.
Manuel:
Oui et donc voilà. J'avoue que je teste pas mal parce que ça m'intéresse de tester. C'est pas parfait encore. Il y a quand même des bugs. Entre les bugs de reconnaissance vocale, les applications qui sont mises sur ces enceintes connectées et qui ne sont pas entretenues. Puis, au bout d'un moment fonctionnent pas comme elle devraient fonctionner. Tout ça donne un résultat qui fait que bon, y'a un peu à boire et à manger. Après, c'est vrai que c'est quand même pratique quand tu veux écouter telle ou telle station de radio, lui dire oui, "met telle ou telle station" ou "écouter tel morceau de musique". Pour moi, c'est vraiment très simple et très pratique. Je pense qu'on est au départ de ça. Je pense qu'on est au début des assistants vocaux. On ira surement beaucoup plus loin dans quelques temps, mais ça permet déjà quand même de résoudre des choses, des difficultés. C'est déjà pas mal.
Fanny:
Ouais, moi, je l'utilise pas mal aussi. J'en ai deux. T'en a un de plus que moi. Et oui, c'est vrai. Moi, j'utilise des trucs assez classiques pour le coup je ne teste pas de nouvelles choses. Ça marche bien. De temps en temps, tu sens qu'ils font des mises à jour qui cassent un peu tout.
Manuel:
De temps en temps ça se met à parler en anglais ou en chinois.
Fanny:
Moi, je l'ai mis en français québécois. Je trouve ça plus sympa. Récemment, alors moi, je regarde Friends tous les midis quand je mange. Et j'en avais marre de dire à mon Google home de mettre Friends sur la télé et j'ai découvert une application qui s'appelle Bloc d'actions, qui est à la base conçu pour les personnes avec des troubles cognitifs. Il me semble que c'est ça l'objectif. En fait, ça fait des petits blocs, des petits widgets, soit sur le home screen de mon téléphone Android, avec des raccourcis rapides vers des phrases que je dis souvent. Et donc, du coup, comme j'en avais marre de cette phrase et que de temps en temps, mon Google Home lançait Friends sur le mauvais appareil, ou alors mettait Friends sur Spotify et bien je clique sur ce petit bouton sur mon téléphone.
Manuel:
Ouai C'est pas mal. C'est intéressant.
Fanny:
Je trouve ça vachement cool comme une fonctionnalité au départ, qui a été conçue pour une problématique d'accessibilité, m'aide aussi parce que parfois il m'agace au plus haut point Google Home.
Manuel:
Ca rend service à tout le monde. L'accessibilité est vraiment un gain qui profite à tous. Et l'exemple que tu viens de donner est un bon exemple.
Fanny:
Et il y en a plein. Quand tu creuses un peu comme ça, finalement, tu te rends compte que des choses qui sont pensées dans le but de résoudre une problématique d'accessibilité parfois, vont vraiment te venir fortement en aide. Parce que, par exemple, t'as les mains prises avec plein de sacs de courses, du coup, si en face de toi, ta as une poignée de porte qui est ronde, ce n'est pas pratique à ouvrir. C'est pareil, une personne qu'un handicap moteur ou quoi, qui a du mal à manipuler une poignée ronde, ce n'est pas pratique non plus. Ou alors quand moi, je m'en suis rendu compte, quand ma fille est née et que j'ai dû faire pas mal de promenades en poussette. Mais quand les trottoirs sont un peu aplatis au niveau du passage piéton, ça m'arrange. Je vais plutôt choisir cela et du coup je me rends compte aussi que quand les trottoirs sont réhaussés au niveau des entrées pour monter dans le bus ou autres, ça doit être vraiment plus pratique pour des personnes en situation de handicap. Je vous raconte ma petite vie.
Manuel:
Ça profite à tout le monde. Ce que je disais tout à l'heure, c'est un gain pour tous
Fanny:
C'est clair et plus on creuse, plus on s'y intéresse, plus on trouve que même dans son développement, quand on retravaillent une UX, qu'on a fait de son application en pensant à ces problématiques là, que je n'aime pas utiliser le mot problématique, d'ailleurs, mais en fait, on se rend compte qu'on va innover et qu'on va proposer une expérience utilisateur qui est meilleure pour tout le monde. Et voilà, c'est assez flagrant. Et moi, je trouve ça très challengent. Voila, je prêche un converti. Si je peux prêché d'autres convertis cela peut être cool. Donc on a parlé des apps que tu utilises. C'est quoi une expérience dans le
Manuel:
Domaine des transports? Tu as des applis qui sont vachement bien. MoovIt, par exemple. Une très bonne app.
Fanny:
Tu as dit commen ?
Manuel:
MoovIt. Donc, c'est une très bonne application qui permet, du coup très accessible, pour vraiment bien accessible. Ils ont le souci les développeurs de l'accessibilité et du coup, ça permet de préparer ses trajets de transport. Et ça marche plutôt très bien.
Fanny:
Ça marche. Et si on parle un peu maintenant de tes mauvaises expériences en terme d'applications smartphone? Est ce que des fois, voilà une app n'est pas utilisable pour toi et en général, de manière générale, un quelque chose qui est commun ou des choses qui sont communes et qui manquent en fait à ces applications.
Manuel:
Si souvent, elle pèche souvent par méconnaissance des principes d'accessibilité et souvent parce que elles ne prennent pas du tout en considération les règles de bonnes pratiques qui existent, c'est tout simple. Donc, c'est vrai que des fois, tu peux avoir des applications. Moi, j'ai la chance, je suis sur une banque, par exemple, qui a une application qui est assez accessible. Mais il y a beaucoup d'applications bancaires qui posent des problèmes, notamment avec la saisie, l'utilisation du clavier virtuel.
Fanny:
Ce n'est pas le clavier de l'OS qui est utilisé, ils font un clavier un peu plus complexe par sécurité et ce clavier est pas accessible. C'est ça?
Manuel:
Oui, exactement, ça, c'était tout à fait ça,
Fanny:
Dans le cas d'une banque ou dans le cas où, même quand tu tapes un mot de passe ou autre,
Manuel:
Alors c'est selon le cas. Alors, est ce que c'est le problème de clavier virtuel souvent qui posent problème. En fait, il y a plusieurs solutions. Tu a des claviers virtuels ou quand ils sont bien foutus, tu vas passer sur ton clavier, il va énoncer les chiffres et ensuite tu vas double taper pour valider le chiffre qui est le bon. Mais il y en a d'autres où, effectivement, il faut passer le doigt, Il faut pas se tromper... Et c'est tout, tu ,'as pas d'interaction? Donc là, c'est juste injouable. Tu ne peux pas gérer le clavier virtuel. C'est vrai que ça, c'est souvent un problème qu'on a sir des applications qui utilisent les claviers virtuels parce qu'on n'arrivent pas. Ils ne sont pas bien gérés par les équipes de développement,
Fanny:
Tu n'arrives pas à passer d'un touche en touche. C'est ça.
Manuel:
Mais après, quand tu n'es pas là dessus avec les doigts, t'as les informations, mais en fait, tu ne peux pas la valider parfois.
Fanny:
Ah oui, d'accord, c'est pas
Manuel:
Ça, c'est un peu embêtant. Et puis après, tu as aussi les applications qui te demandes de valider tout un processus, par exemple par le classement d'images ou tout comme ça, donc ce qu'on appelle les fameux Captcha. Et ça, pour nous, c'est horrible.
Fanny:
On avait parlé avec Céline la dernière fois. Sur mobile, il y en a beaucoup des captcha?
Manuel:
Moins moins. Heureusement parce que c'est une plaie, ça. Mais c'est vrai que souvent sur mobile, on t'envoie le code, par exemple pour débloquer une situation, on t'envoie un code par SMS que tu dois aller chercher, pour ensuite le remettre dans l'appli. Bon c'est gymnastiques. Et pour quelqu'un qui n'est pas très aguerri pour naviguer d'appli en appli comme ça sur un smartphone, ça peut être un peu déroutant.
Fanny:
Parce que du coup, si t'as pas récemment ouvert l'application SMS, tu dois mettre en stand bye ton application, la retrouver sur ton Home Screen, ou utiliser l'assistant vocal pour la lancer, lire les messages. Faire un copier coller j'imagine.
Manuel:
Oui, ça, c'est bon. Parfois, ça peut poser des soucis à des gens qui ne sont pas trop aguerris. Mais bon, voilà, c'est vrai que les applications bancaires sur mobile restent souvent assez problématiques. Les applications d'achat, de e-commerce aussi.
Fanny:
Des images, beaucoup d'images sans description.
Manuel:
Pas structurées, champs de formulaires pas du tout fait comme il faut. Difficulté à gérer les paniers d'achat aussi.
Fanny:
Tes achats des achats en ligne, tu vas plutôt les faire sur smartphone plutôt que sur le web. Et via quel site?
Manuel:
Alors moi, je vais souvent sur Amazon et l'appli Amazon on arrive à la gérer. Elle est utilisable, je dirais. Je pense pas sûr qu'elle remplisse tous les pré requis en termes d'accessibilité, mais elle est utilisable quand on ne voit pas. Après, ils ont tellement de choses, Amazon, par exemple, que bon, du coup, forcément, tu trouveras une bonne chance de trouver ce que tu cherches. Mais, mais il faut aussi parfois s'accrocher. Quand tu veux, par exemple, aller consulter tes anciennes commandes pour recommander un article à nouveau, c'est pas si simple, parfois.
Fanny:
Et tes achats alimentaires?
Manuel:
Les achats alimentaire, moi, j'utilise le PC. J'utilise Houra.
Fanny:
Houra comme Céline.
Manuel:
Oui, mais en fait, j'ai du mal à gérer des achats sur smartphone. Mais j'avoue que, à part Amazon, c'est l'exception. Mais faire mes courses sur Amazon, non,
Fanny:
C'est des achats ponctuels et que tu vas faire, tu vas avoir des petits paniers sur Amazon alors que quand un gros panier... Est ce que c'est parce qu'aujourd'hui, il n'y a pas d'applis aujourd'hui qui me permettent de faire pour tes achats alimentaires ou que c'est plus pratique sur le Web?
Manuel:
Ben, c'est quand même plus pratique aussi, il faut le faire pour moi. Après en avoir parler à des gens, il y a des gens qui vont dire tout à fait le contraire. Ouais, mais j'avoue que c'est plus commode d'avoir son clavier azerty devant soi.
Fanny:
Tu recherches dans le champ de recherche, tu navigues. Ca marche. Et du coup, quand tu tombes sur des apps qui ne sont pas complètement accessibles, est ce que t'as des moyens? Ce que tu essayes de contacter les entreprises ou pas?
Manuel:
Ça m'arrive, ça m'arrive, je le fais systématiquement, alors comment est ce que je procède? Souvent, j'utilise le fil Twitter, pour essayer de sensibiliser. Parce que c'est ce qui marche le mieux les réseaux sociaux quand on veut se faire entendre, je trouve. La deuxième technique, c'est effectivement d'envoyer un mail poliment en disant, "Voilà, Votre appli n'est pas accessible du champ visuel. Je n'arrive pas à utiliser tel ou tel aspect de l'appli". Et puis bon, il y a des applis, des concepteurs qui, malgré tout ça, ne sont pas forcément sensibles. Et là, j'essaye de sensibiliser les personnes déficientes visuelles qui sont dans mon fil Twitter, mais pas que d'autres qui veulent jouer et mettent une politique de sale note sur l'AppStore ou sur le Google Play à l'appli pour qu'ils se rendent compte que leur truc, ça, pas là. Et j'aime pas bien utiliser cette dernière technique. Mais bon, quand les gens n'ont rien à faire, c'est souvent ce qu'on fait. Après il faut essayer, le problème, c'est qu'il faut être capable d'expliquer concrètement à l'entreprise ce qui se passe. Parce qu'elle a souvent du mal à voir les choses. Donc, le plus simple, c'est soit de voir si on peut se rencontrer. Quelqu'un cas, on montre concrètement comment ça marche, soit d'organiser un système de visio, par exemple, et de leur montrer là aussi avec partage d'écran à l'appui, etc. Ce qui peut se produire quand on utilise leur appli et qu'on ne voit pas. Mais il y a un gros boulot à faire. Aujourd'hui, le pourcentage d'applis est faible.
Fanny:
Ce n'est pas dans tous les cas où tu arrives finalement à avoir quelqu'un en ligne, qui est peut être méconnaissant de l'accessibilité et avec laquelle tu vas mettre en place une visio ou un échange, c'est vraiment Des cas assez rares, j'imagine.
Manuel:
Oui, malheureusement, oui, c'est tout le travail qu'on doit faire quand on est déficient visuel, c'est de sensibiliser et d'expliquer pourquoi, de dire qu'effectivement, en termes de coût, ce n'est pas non plus démesuré que de faire une application accessible. C'est juste qu'il faut prendre en compte les règles de base, des bonnes pratiques. Et après tout, tout va bien. Il y a une appli dont je voulais te parler parce que ça me semble important, qu'on a conçu pour les personnes déficientes visuelles, qui est en fait un agrégateur de contenu. Ça veut dire quoi. C'est une appli qui a été développée sous forme de web services et qui permet d'aller chercher des informations et de les rendre accessibles sur des sites qui ne le sont pas. Je te prends un exemple. Par exemple, si je cherche à connaître les horaires d'un train entre Paris et Milan, par exemple, ou Paris-Lyon, Paris-Bordeaux je n'en sais rien, je veux avoir les horaires et je faire ça de façon très simple. En fait, aujourd'hui, quand tu vas sur les sites de la SNCF, par exemple, ce n'est pas simple du tout.
Manuel:
Même s'ils ont fait de vrais efforts d'accessibilité. Mais ça reste quand même pas simple que de pouvoir consulter les horaires des trains. Et là, grâce à ce travail a été fait dans cette application qui s'appelle localisateur, tu as juste à saisir ton lieu de départ, ton lieu destination, la date au format JJMM tout simplement, l'horaire. On propose un horaire, mais tu peux la faire changer. On propose 6 heures, 8 heures, 8 heures, 10 heures et ainsi de suite. Et tu valides. Et ensuite, ça te donne les 2 ou 3 premiers trains qui correspondent qui sont les plus proches des horaires que tu as définis avec à la fois le nom du numéro du train, la correspondance éventuellement, la durée, etc. Ça, ce qu'on appelle du coup le localisateur. Ils te permettent d'avoir les horaires de passage des transports en temps réel.
Fanny:
Souvent, ce n'est pas accessible. Les transports de certaines villes... La plupart des villes, les horaires bus sont pas forcément...
Manuel:
C'est ça. Et là, il simplifie complètement tout ça. C'est une personne non voyante qui est un ingénieur de chez IBM qui fait ça. Et du coup, c'est vrai que, par exemple, il a construit un moteur de Youtube, qui est génial, tu tapes ce que tu veux écouter sur YouTube et tu as tout de suite des résultats qui correspondent à ce que tu as tapé et tu cliques, tu valides sur le résultat que tu choisis, et hop, ça plante tout de suite le morceau.
Fanny:
Beaucoup dans le cas de YouTube, c'est plus simple de passer par le localisateur aujourd'hui, que via l'application.
Manuel:
Oui. Et puis il y a plein de trucs. C'est un peu un foutoire leur truc là. Pour quelqu'un qui se débrouille bien en techno et qui maitrise bien son truc, tu le fais, moi je suis abonné à des chaines, par exemple. Du coup, je vais chercher mes chaines pour regarder mes chaines YouTube, etc. Mais du coup, pour quelqu'un qui n'est pas du tout à l'aise, il veut juste lancer une vidéo, il tape juste son truc, il va écouter tel ou tel morceau. Il tape le nom, boom il a tout de suite les résultats. Il va aller sur le résultat qu'il va bien. Il a la musique,
Fanny:
Il y a beaucoup de choses. Je n'y avais pas pensé. Mais maintenant, que tu me le dise sur YouTube, même moi qui en un usage au final assez basique, comme tu le décris, à chaque fois, je me dis mince, ou est-ce que je vais quand...
Manuel:
Il y a pas mal de trucs, mais il y a trop de choses dans YouTube. Et donc, c'est vrai que du coup, voilà. Donc lui, on a fait ce travail là. On a fait ça pour LeBonCoin ? Pour les recherches sur Amazon, pour aller faire un tour. C'est une appli qui est gratuite. Elle a été développée sur Android et sur iOS. Elle a une police qui est une police pour les malvoyants, qui est une police qu'on recommande, qui s'appelle la police Luciole, qui est une police qui a été développé par une université, je crois que c'est du côté de Lyon, quelque chose comme ça. Et donc c'est un agrégateur de contenu. On va simplifier à l'extrême la recherche d'informations,
Fanny:
Ça peut être aussi, j'imagine, une bonne référence si on veut essayer de voir c'est quoi une expérience finalement simplifiée, une bonne expérience pour que ce soit pour les personnes non-voyantes ou malvoyantes?
Manuel:
C'est la simplicité à l'extrême. Oui, plus simple que ça, tu ne peux pas. Donc, du coup, vous irez découvrir si ça vous intéresse. Il y a plein d'autres options, mais en tout cas, c'est un exemple d'agrégateur de contenus pour faciliter la vie des gens, qui est totalement gratuit et qui vous permet d'aller sur pleins de sites, consulter la presse gratuite en ligne. Il y a plein de trucs.
Fanny:
On va bientôt conclure. Pour conclure, j'avais une petite question pour toi, est ce que tu aurais une lettre au père Noël, d'applis ou de fonctionnalités dans des applis qui te simplifieraient aujourd'hui grandement la vie et qui apporteraient beaucoup de beaucoup de choses et qui ne sont malheureusement pas encore accessibles pour toi?
Manuel:
En fait, dans ce que je vois aujourd'hui, les applications qui se développent aujourd'hui autour du téléphone portable et sont souvent des applications qui veulent embarquer de l'accessibilité, parfois volontairement. Il y a souvent un défaut que moi je trouve qu'on a. C'est souvent la quasi obligation d'avoir son téléphone dans la main. Et ça, c'est quand même un problème parce que quand tu vois pas, bah, le téléphone, ça reste malgré tout, tu vois où tu vois pas un objet de convoitise pour d'autres gens autour de toi qui sont beaucoup moins bien ou moins bien intentionnés. Et ça j'ai envie de dire c'est quand même très embêtant. Moi, j'aimerais bien plutôt qu'une application, mais avoir un accessoire qui me permette de garder mon téléphone bien tranquillement dans ma poche et de pouvoir, par contre utiliser toutes ces fonctionnalités, toute sa puissance de guidage, de géolocalisation, etc. Grâce à un accessoire comme des lunettes, je pense que des lunettes accessibles avec la spatialisation, les gyroscopes et des micros caméras pour me permettre de pouvoir profiter soit pour me diriger plus facilement, soit aussi pour accéder aux informations visuelles, obstacles, etc qui sont autour de moi. Ça, ça serait top.
Fanny:
Moi, j'imagine bien. Moi j'ai un vieux casque filaire avec les petits boutons, tu sais pour baisser et augmenter le volume sur câble, mais c'est là que j'imagine tu rajoutes un système similaire avec des petits boutons qui correspondent finalement aux gestes habituels, swipe gauche swipe droite. Potentiellement, quelques autres gestes tu pourrais configurer et tu pourrais effectivement utiliser ton téléphone dans ta poche et appuyer sur ce petit bouton pour continuer à utiliser le smartphone, peut être dans un usage limité au départ, tu vois dans un prototype.
Manuel:
Ouais, je pense que le casque que moi, j'ai toujours pointe du casque sur les oreilles que je veux garder.
Fanny:
On est d'accord. Tu vois un petit truc Bluetooth, une petite télécommande,
Manuel:
Une micro commande, une toute petite télécommande. Mais je persiste à croire que les caméras miniaturisées dans le système de lunettes avec gyroscope et tout, couplé à un téléphone portable, on peut avoir des choses qui soit, qui seraient vraiment intéressantes. Il y a plein de choses qui sont en train de se passer sur le guidage intérieur, par exemple. On a parlé du guidage extérieur tout à l'heure, le guidage intérieur c'est un enjeu énorme pour nous. Se déplacer dans un bâtiment, dans une tour, vivre dans un grand espace, c'est toujours très difficile quand on ne voit pas. Et grâce à ce genre d'accessoires, on pourra, je pense, aller vers des choses qui sont assez intéressantes. On aurait pu parler plein de choses, mais il y a par exemple une fonctionnalité qui arrivait chez Apple, qui est la reconnaissance d'image et d'interface sur la dernière version iOS. Ça, c'est très prometteur comme système. Aujourd'hui, on est capable de scanner une interface, de toute la traduire d'un point de vue textuelle et d'interagir avec cette interface.
Fanny:
Oui, même des images du coup, si tu n'as pas mis de texte alternatif. Ça te dit quand même si il y a la mer, si il y deux personnes.
Manuel:
C'est ça. Donc là, on est au début de quelque chose. À mon avis et très prometteur.
Fanny:
Ils font vraiment des choses très bien chez Apple. Ils ont fait aussi, il me semble, ça capte le son pour les personnes sourdes et ça peut t'informer si il y a un bruit de chien ou plus important, une alarme incendie ou sur deux choses.
Manuel:
Oui, oui. J'ai envie de dire que tous les grands, que ce soit Apple, Microsoft ou Microsoft aussi fait des grosses choses la dessus. Google. On voit qu'on va peut être finir sur une note d'optimisme. Oui, il y a quand même, on sent quand même que il y a une volonté des grandes entreprises aujourd'hui d'aller vers de l'accessibilité un peu parfois dans le désordre, de façon désordonnée. Mais il y a quand même aujourd'hui une volonté d'aller vers du plus accessible et de prendre davantage en considération un public qui, jusque là, avait été quand même laissé un peu en marge de tous les progrès qui avaient été faits. Ça, c'est quand même un bon signal de mon point de vue.
Fanny:
Oui, tout à fait. On va rester sur cette conclusion optimiste et pleine d'idées et d'innovations pour le futur? C'est vrai que j'ai hâte de voir tout ce qui peut continuer à émerger comme ça, parce que ça apporte beaucoup de choses pour tout le monde et surtout pour les personnes avec un handicap. Et voilà de quoi je te remercie, Manuel. Ce qu'il y a quelque chose à rajouter?
Manuel:
C'était un plaisir. Pareillement, je souhaite longue vie à ton initiative que je trouve très intéressante.
Fanny:
Merci beaucoup, Manuel. On se retrouve tous du coup dans la face B qui sortira surement dans quelques semaines avec François, un développeur Android. Aujourd'hui, on a eu l'expérience de Manuel qui est sur iPhone, mais de toute façon, le fait de parler d'un point de vue technique d'Androïd sera la même chose dans les solutions, donc on parlera avec lui qui nous donnera des pistes d'amélioration d'un point de vue développeur, comment se forme? Comment s'y mettre ? et quelles astuces? Merci Manuel. A Bientôt.
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